Déguster / Découvrir un whisky

 

 

Il n'existe pas à proprement parler d'art de boire du whisky.

L’on réservera le terme boire, simplement pour se désaltérer !

Cependant, l'utilisation de certaines techniques de dégustation peuvent considérablement améliorer la perception du goût.

 

Les quelques propositions  ci-après sont laissés à l'appréciation de tout un chacun, et le rituel décrit ne constitue en aucun cas une règle générale, sans laquelle un whisky ne puisse être apprécié.

 

Une remarque générale cependant : tout comme un grand vin, un whisky single malt se déguste.

Tout comme un grand vin, le whisky se boit sans glace...

Le prix d'achat généralement élevé d'un bon whisky est en rapport direct avec le plaisir que donne sa dégustation.

 

Dans quel  verre ?

 

Tumbler

 Le verre qu'on nomme traditionnellement "verre à whisky" (tumbler en anglais, verre sans pieds, gobelet),  est à proscrire dans tous les cas. Ce verre large, ouvert à fond épais sert généralement au crime de lèse-whisky qui consiste à verser le liquide sur un fond de glaçons, et à tuer tous les arômes qui constituent l'essence même du single malt. Ce verre vu sa forme, laisse échapper tous les arômes.

 

Verre "à whisky" (??)

On l'aura compris, la forme et la couleur du verre ont une importance primordiale dans la dégustation du whisky. Il existe cependant une exception à l'utilisation d'un verre coloré : en cas de dégustation à l'aveugle, un verre coloré évite de se laisser influencer par la couleur pour déguster. Mais dans ce cas, la forme du verre ci-dessus reste absolument à proscrire.

 

Verre ballon  

Tout comme pour le Cognac, le verre doit contribuer à enfermer et faire circuler l'arôme. Le verre ballon généralement nommé "verre à Cognac" n'est jamais utilisé par les maîtres de chais. Il s'agit d'une invention américaine. Le verre idéal permettant d'éviter une évaporation regrettable des arômes, l'adjonction d'un couvercle au verre tulipe utilisé par les maîtres de chais constitue le nec plus ultra en matière de verres à whisky.

 

On préférera utiliser un verre type "INAO" Le renflement terminé par un léger étranglement étant à même de libérer les arômes dans le verre  et d’en permettre l’appréciation..

 

Les glaçons

L'usage de glaçons est à proscrire à tout prix.

Le glaçon a pour effet de neutraliser les arômes émanant du whisky et exerce un effet anesthésiant sur les papilles.

 

Les mélanges

Un bon whisky se suffit à lui-même. La fâcheuse habitude de vouloir ajouter du coca ou toute autre sorte d'autre soda est à proscrire.

Le seul liquide pouvant être ajouté à un single malt est l'eau.

De préférence une eau minérale fraîche.

 

L'eau

Par définition, le whisky est un alcool fort (entre 40° et 60°). Le taux d'alcool peut rebuter les personnes qui n'en ont pas l'habitude. L'idéal (difficilement réalisable en dehors de la distillerie même) est d'ajouter de l'eau de la source ayant servi à brasser le whisky...

 Un alcool fort en bouche peut s'apparenter à une agression. L'ajout d'eau fraîche peut atténuer le caractère agressif d'un alcool fort. Mais, même pour les palais rodés à l'absorption d'alcools forts, l'ajout d'une goutte d'eau fraîche dans le whisky ouvre de nouveaux horizons. L'ajout d'eau va entraîner une réaction chimique qui aura pour effet de libérer plus d'arômes. Le whisky va "s'ouvrir".

Combien de gouttes d’eau ? Suffisamment pour redescendre le degré à 30 %.

Versez l’eau (idéalement, la même eau que celle utilisée dans l’élaboration du single malt dégusté), de préférence, une eau plate et non calcaire, a température d’environ 15 °C.

 

Dans le cas d'un "cask strength" (ou brut de fût), titrant généralement aux alentours de 60°, l'ajout d'eau permet de goûter le whisky à divers taux d'alcool plus acceptables. Quand le whisky a atteint le titrage d'alcool idéal, il suffit d'arrêter d'ajouter de l'eau...

 

 

 

Les étapes d'une dégustation.

 

1. Observer la couleur

Verser le whisky dans le verre, et examiner la couleur en tournant le verre parfaitement propre vers une source de lumière. La couleur donne des informations sur le type de fût dans lequel le whisky a vieilli, ainsi que sur son âge.

 

2. Observer les "jambes / larmes" sur le verre

Ensuite, il faut faire rouler le verre dans la main, ou agiter le verre dans un mouvement circulaire, et au bout de quelques secondes il se forme des traces à l'intérieur du verre. La viscosité du whisky est à l'origine de ces traces, qui portent le nom de "legs" en anglais. Ce terme a été traduit de façon très libre par "jambes / larmes". L'écart entre les jambes (ou larmes) permet de déterminer le type de fûts utilisé ainsi que l'âge du whisky.

 

3. Goûter le whisky

Les Ecossais utilisent l'expression "tongue feel", ce qui signifie sentir avec la langue, voire même "nosing"(humer). L'opération consiste à prendre quelques gouttes en bouche, et de les y laisser 10 secondes, en faisant passer le whisky d'un bout à l'autre de la bouche, de façon à ce que le whisky passe sur les diverses zones de la langue.

 

4. Humer les arômes

Après avoir examiné les "jambes" et "touché son goût avec la langue", il faut réimprimer un mouvement circulaire au verre, et humer le whisky en déplaçant le verre sous le nez tout en respirant normalement. Ceci permet de détecter une foule d'odeurs les plus inattendues les unes que les autres.

 

5. Libérer le bouquet

A ce stade, il faut ajouter de l'eau.(cf. supra). Les avis concernant la quantité d'eau à utiliser divergent, mais pour ma part une seule goutte suffit. Ceci permet de libérer le bouquet du whisky. Après cette opération, il faut recommencer les étapes 3 et 4 et réévaluer les caractéristiques après avoir ajouté de l'eau.

 

6. Evaluer la "finale"

La longueur de la finale (le temps que le goût du whisky avalé reste en bouche, « caudalies ») donne également de précieuses indications sur l'âge du whisky.

 

Bien sur, la dégustation en bonne compagnie est très souvent la meilleure, même si l’on se doit de consommer avec modération.